Panneau 7
• La prison •
Texte explicatif :
La maison d’arrêt de Gex, construite par le Conseil général entre 1845 et 1848, fut conçue selon le système de l’isolement individuel. Elle comprenait 24 cellules, douze à chaque étage, surveillées par un chemin de ronde. Le rez-de-chaussée était réservé aux hommes et l’étage aux femmes. Un mur d’enceinte entourait les cours de promenade extérieure. La réception définitive des travaux eut lieu le 10 février 1849 et les 40 premiers prisonniers furent transférés le 10 novembre 1849 dans la nouvelle prison.
L’occupant allemand demanda la réouverture de la prison de Gex en novembre 1940. Jusqu’en septembre 1942, de nombreuses personnes françaises ou étrangères furent emprisonnées, après avoir été refoulées ou interpellées à la frontière suisse. Puis, de 1942 à 1944, les Allemands utilisèrent la prison de Gex pour enfermer des résistants. En juin 1944, des otages furent emprisonnés après l’attaque du Fort l’Écluse par les maquis. Lucien Marcellot, chef de l’Armée secrète de Collonges, mourut sous la torture le 11 juin 1944.
Après la Libération, des prisonniers allemands furent employés à des travaux agricoles et de reconstruction. Certains d’entre eux travaillèrent à la subdivision des Ponts et Chaussées à Gex. La nuit, ils étaient logés dans la prison. Plusieurs prisonniers réalisèrent des graffitis sur le mur des cellules. Ils évoquent les conditions carcérales mais surtout les envies d’évasion et le mirage de l’Amérique où recommencer une vie nouvelle. Le thème particulier de l’un d’entre eux : l’archange saint Michel terrassant le Diable en forme de croix gammée – les Alliés délivrant la France du nazisme – laisse imaginer l’œuvre d’un résistant.
Quelques détails...
La ville de Gex a connu plusieurs prisons à travers les époques.
Les prisons de Gex étaient placées, jusqu’au XVIe siècle, dans le château.
En 1584, le duc de Savoie donne à Gabriel Sibillion l’office de châtelain de Gex ; en contrepartie, celui-ci doit bâtir de nouvelles prisons, dans sa maison avec un four à pain pour nourrir les prisonniers.
Dès 1616, trois cachots voûtés sont situés à la maison du bailliage, juste à côté du tribunal. Un concierge s’occupe des prisonniers vivant à plusieurs par cellules.
C’est en 1849, que la construction de la nouvelle et dernière prison s’achève afin d’y accueillir l’ensemble des prisonniers dans les cellules suivant le système de l’isolement individuel.
